Le Groupe de Brancardiers Divisionnaires de la 43e DI GBD/43 le 15 Juillet 1918 deuxième partie
Je poursuis au delà du 15 Juillet 1918 car certaines indications JMO du GBD/43 nous renseignent sur les hommes composant le service de santé en 1918 ainsi que sur des officiers de la 43e DI présents en Juillet 1918.
Tout d'abord reprécisons que travail des brancardiers divisionnaires est de transporter au groupement d'ambulance pour un premier triage sommaire les blessés en possession de leur fiche médicale de l'Avant après des soins de pansement du poste de secours . Il existe deux ambulances par division. Pour la 43e DI c'est la 3/21 et la 7/21. Ce qui veut dire Ambulance 3 et 7 du 21e corps d'armée. Le transport s'effectue par civière, par brouette, puis par voitures. Les voitures sanitaires automobiles prennent le relais au niveau des ambulances. Celles-ci transportent plus de 2,5 millions de blessés et malades de mars à novembre 1918.
Les soldats les plus gravement atteints et/ou les plus tardivement secourus décèdent au poste de secours et dans les ambulances divisionnaires.
Voici le parcours de deux brancardiers divisionnaires :
Colomès Jean de la 24e SIM. Il ne possède pas de fiche Mort pour la France sur le site mémoire des hommes. Sur le MémorialGenWeb il est déclaré décédé le 17 Juillet 1918. Et on le retrouve en fait sur les tués du 15 juillet 1918 dans le JMO du GBD/43.
Il est né le 27 Mai 1877 à Esparros et fait profession de garçon de Pharmacie. Il fait son service militaire à la 20e SIM. Pendant 3 années Jean Colomès est envoyé pacifier l'Algérie avant d'être libéré. Au moment de la déclaration de guerre il habite en banlieue parisienne près de Versailles. Portant un surnom "officiel" on l'appelle communément Bourdalè.
Colomès est cité par les formations sanitaires du 21e Corps d'armée : "Brancardier courageux a fait preuve pendant les journées de retraite de Fismes à la Marne d'un dévouement inlassable. Le 28 Mai 1918 à Saint Gilles s'est porté en avant dans une zone battue par le feu de l'ennemi pour rapporter des blessés." Il est tué par éclat d'obus le 15 Juillet 1918 à la Forestière.
Signoret Blaise est un brancardier tué deux jours plus tard le 17 Juillet 1918.
Signoret est né le 3 Octobre 1877 à Arles. Cultivateur, il fait son service militaire au 163e RI. Rappelé à l'activité le 3 Août 1914, il passe par différents régiments d'infanterie. D'abord le 149e RI le 20 Septembre 1914, puis le 115e RI en 1915, le 370e RI en 1916, de nouveau le 149e RI en 1916 puis le 143 RIT en Octobre 1917. Il est muté au 24e SIM le 14 Avril 1918. On peut penser qu'il a été brancard
ier dans tous ces régiments. Blaise est tué le 17 Juillet 1918.
Deux faits particuliers sont notés dans le JMO. Tout d'abord l'inhumation tardive d'un officier :
Le 3 Septembre 1918 le GBD/43 organise l'inhumation du Sous Lieutenant Valdenaire Albert du 149e RI. En regardant sa fiche mémoire des hommes on découvre qu'il a été tué le 15 Juillet 1918 au trou Bricot. Cela laisserait entendre que son corps n'a été retrouvé que 1 mois et demi plus tard ! Il est né en 1896 et il n'a que 22 ans le jour de son décès.
Deux autres officiers du 149e RI et du 1e BCP sont notés. Le 4 Septembre est évacué le Lieutenant André du 149e RI pour limitation des mouvements de l'articulation du coude gauche consécutive à une fracture de l'olécrane.
Est aussi évacué le Lieutenant Sarrazin Vincent du 1er BCP présent depuis 1917 dans ce bataillon et cité lors des combats du 15 Juillet 1918, suite à des plaies superficielles de la jambe droite, de la jambe et de la main gauche et une plaie pénétrante de la base du poumon droit par éclat d'obus avec une grosse hémorragie. Ne le retrouvant pas dans les registres des décédés nous pouvons estimer qu'il a survécu.
Un dernier fait peu avant la fin de la guerre décime les médecins du service de santé de la 43e DI. Le 25 Octobre 1918 le poste de secours à Lor assure les évacuations de la DI. Ce poste est encadré d'obus toute la journée.
A 15h30 survient un drame. 3 obus arrivent en plein sur le poste de secours. Ils tuent deux médecins aide major :
Guillaumont Léon né en Haute Loire le 10 Aout 1883 que nous avions mentionné le 15 juillet 1918,
Dessagne Charles du 21e SIM né le 12 Février 1893 à Limoges.
Deux brancardiers périssent aussi dans le tir meurtrier sur le poste de secours. Le médecin divisionnaire Vuillaume est grièvement blessé. Il était venu quelques minutes plus tôt pour se rendre compte des évacuations.
Le Docteur Vignaud médecin chef du GBD/43 est également blessé ainsi qu'un auxiliaire et 12 brancardiers. Ils sont tous pansés et évacués.
Le poste de secours est mis hors d'état de poursuivre son fonctionnement. Le service est assuré pendant plusieurs jours par un GBD d'une autre division.
Sources
JMO GBD/43
FERRANDIS J J La restructuration du service de santé aux armées françaises de 1915 à 1918. In Revue Médecine et Armées T 44 N°1 Février 2016
CAPEL J P, LINON P J. Les évacuations sanitaires. In Revue Médecine et Armées T 44 N°1 Février 2016
COCHET F La grande guerre. Ed PERRIN 2014
Archives départementales des Hautes Pyrénées.
Site mémoire des hommes.