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La 43e Division d'Infanterie dans la grande guerre
25 avril 2016

Le Groupe de Brancardiers Divisionnaires de la 43e DI GBD/43 le 15 Juillet 1918 deuxième partie

Je poursuis au delà du 15 Juillet 1918 car certaines indications JMO du GBD/43 nous renseignent sur les hommes composant le service de santé en 1918 ainsi que sur des officiers de la 43e DI présents en Juillet 1918. 

Tout d'abord reprécisons que travail des brancardiers divisionnaires est de transporter au groupement d'ambulance pour un premier triage sommaire les blessés en possession de leur fiche médicale de l'Avant après des soins de pansement du poste de secours . Il existe deux ambulances par division. Pour la 43e DI c'est la 3/21 et la 7/21. Ce qui veut dire Ambulance 3 et 7 du 21e corps d'armée. Le transport s'effectue par civière, par brouette, puis par voitures. Les voitures sanitaires automobiles prennent le relais au niveau des ambulances. Celles-ci transportent plus de 2,5 millions de blessés et malades de mars à novembre 1918.

Les soldats les plus gravement atteints et/ou les plus tardivement secourus décèdent au poste de secours et dans les ambulances divisionnaires.

Voici le parcours de deux brancardiers divisionnaires :

Colomès Jean de la 24e SIM. Il ne possède pas de fiche Mort pour la France sur le site mémoire des hommes.  Sur le MémorialGenWeb il est déclaré décédé le 17 Juillet 1918. Et on le retrouve en fait sur les tués du 15 juillet 1918 dans le JMO du GBD/43.

Il est né le 27 Mai 1877 à Esparros et fait profession de garçon de Pharmacie. Il fait son service militaire à la 20e SIM.  Pendant 3 années Jean Colomès est envoyé pacifier  l'Algérie avant d'être libéré. Au moment de la déclaration de guerre il habite en banlieue parisienne près de Versailles. Portant un surnom "officiel" on l'appelle communément Bourdalè.

Colomès est cité par les formations sanitaires du 21e Corps d'armée : "Brancardier courageux a fait preuve pendant les journées de retraite de Fismes à la Marne d'un dévouement inlassable. Le 28 Mai 1918 à Saint Gilles s'est porté en avant dans une zone battue par le feu de l'ennemi pour rapporter des blessés." Il est tué par éclat d'obus le 15 Juillet 1918 à la Forestière. 

Signoret Blaise est un brancardier tué deux jours plus tard le 17 Juillet 1918.

MDH décès DESSAGNE Médecin 1918 2Signoret est né le 3 Octobre 1877 à  Arles. Cultivateur, il fait son service militaire au 163e RI.  Rappelé à l'activité le 3 Août 1914, il passe par différents régiments d'infanterie. D'abord le 149e RI le 20 Septembre 1914, puis le 115e RI en 1915, le 370e RI en 1916, de nouveau le 149e RI en 1916 puis le 143 RIT en Octobre 1917. Il est muté au 24e SIM le 14 Avril 1918. On peut penser qu'il a été brancard

ier dans tous ces régiments. Blaise est tué le 17 Juillet 1918.

Deux faits particuliers sont notés dans le JMO. Tout d'abord l'inhumation tardive d'un officier  :

Le 3 Septembre 1918 le GBD/43 organise l'inhumation du Sous Lieutenant Valdenaire Albert du 149e RI. En regardant  sa fiche mémoire des hommes on découvre qu'il  a été tué le 15 Juillet 1918 au trou Bricot. Cela laisserait entendre que son corps n'a été retrouvé que 1 mois et demi plus tard ! Il est né en 1896 et il n'a que 22 ans le jour de son décès.

Deux autres officiers du 149e RI et du 1e BCP sont notés. Le 4 Septembre est évacué le Lieutenant André du 149e RI pour limitation des mouvements de l'articulation du coude gauche consécutive à une fracture de l'olécrane.

Est aussi évacué le Lieutenant Sarrazin Vincent du 1er BCP présent depuis 1917 dans ce bataillon et cité lors des combats du 15 Juillet 1918, suite à des plaies superficielles de la jambe droite, de la jambe et de la main gauche et une plaie pénétrante de la base du poumon droit par éclat d'obus avec une grosse hémorragie. Ne le retrouvant pas dans les registres des décédés nous pouvons estimer qu'il a survécu.

Un dernier fait peu avant la fin de la guerre décime les médecins du service de santé de la 43e DI. Le 25 Octobre 1918 le poste de secours à Lor assure les évacuations de la DI. Ce poste est encadré d'obus toute la journée.

A 15h30 survient un drame. 3 obus arrivent en plein sur le poste de secours. Ils tuent deux médecins aide major :

Guillaumont Léon né en Haute Loire le 10 Aout 1883 que nous avions mentionné le 15 juillet 1918,

Dessagne Charles du 21e SIM né le 12 Février 1893 à Limoges.

Deux brancardiers périssent aussi dans le tir meurtrier sur le poste de secours. Le médecin divisionnaire Vuillaume est grièvement blessé. Il était venu quelques minutes plus tôt pour se rendre compte des évacuations.

Le  Docteur Vignaud médecin chef du GBD/43  est également blessé ainsi qu'un auxiliaire et 12 brancardiers. Ils sont tous pansés et évacués.

Le poste de secours est mis hors d'état de poursuivre son fonctionnement. Le service est assuré pendant plusieurs jours par un GBD d'une autre division.

 

Sources

www.memorialgenweb.org

JMO GBD/43

FERRANDIS J J La restructuration du service de santé aux armées françaises de 1915 à 1918. In Revue Médecine et Armées T 44 N°1 Février 2016

CAPEL J P, LINON P J. Les évacuations sanitaires. In  Revue Médecine et Armées T 44 N°1 Février 2016

COCHET F La grande guerre. Ed PERRIN 2014

Archives départementales des Hautes Pyrénées.

Site mémoire des hommes.

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Commentaires
P
Une nouvelle précision sur la mort du sous-lieutenant Valdenaire tirée du carnet de guerre n° 22 de l'aumônier Pierre Henry. Le sous-lieutenant avait été enterré à la hâte, sans mention de son identité. L'aumônier du 149e RI a toujours protesté contre cette pratique qui rendait impossible toute restitution des corps aux familles .<br /> <br /> <br /> <br /> Extrait du journal du 9 août 1918 :<br /> <br /> <br /> <br /> Matinée. Visite en secteur à la 3e compagnie, au PC Hamon et retour par A 5. Pas d'incidents.<br /> <br /> <br /> <br /> Je voulais rechercher le corps du lieutenant Valdenaire puisque, paraît-il, des chasseurs du 22e l'ont enterré malgré les consignes données. Enterré où ? Et comment ? Ils ont mis, disent-ils, une croix avec la mention « Sous-lieutenant du 149 inconnu ». On ne saurait agir avec plus de légèreté et de désinvolture. Singulière mentalité qui fait agir ainsi avec les morts.
P
A propos de la mort du sous-lieutenant Valdenaire le 15 juillet 2018 et de son inhumation le 3 septembre 1918<br /> <br /> <br /> <br /> Dans l’article consacré au groupe de brancardiers divisionnaire de la 43e DI, il est évoqué la possibilité que le corps du sous-lieutenant Valdenaire tué le 15 juillet 1915 n’ait été retrouvé qu’un mois et demi plus tard. L’abbé Pierre Henry, aumônier divisionnaire au sein cette Division, puis aumônier du 159e RI apporte la confirmation de ce fait dans ses carnets de route n° 21 et 22 qui couvrent respectivement les périodes du 1er juin au 31 juillet 1918 et du 1er août au 3 octobre 1918. <br /> <br /> <br /> <br /> Extrait du journal du lundi 15 juillet 1918. <br /> <br /> ………..Valdenaire est tué, tué sur sa position de combat par un éclat d’obus qui l’a atteint à la tête. Voilà la nouvelle triste, très triste que nous apporte le sergent Frossard du Canon de 37 ! Il observait le tir quand il a été touché ; la mort a été instantanée. Ainsi, c’est lui qui est tué, lui qui semblait le moins menacé et c’est Coche qui revient sain et sauf. Les jugements de Dieu sont vraiment des abîmes insondables. « Judicia tua, abyssus multa ». (psaume 36).<br /> <br /> <br /> <br /> Extrait du journal du dimanche 8 septembre 1918.<br /> <br /> …………En parcourant le cimetière de Somme-Suippe, j’ai trouvé la tombe du s.lieutenant Valdenaire. Son corps retrouvé enfin a été recueilli pieusement par le lieutenant Lobjoie et rapporté à Somme-Suippe<br /> <br /> L’enterrement a eu lieu le matin même de mon retour (A septembre) L’abbé Bruneau a dit la messe et voici le discours prononcé par le capitaine Fontaine sur la tombe de ce cher ami :<br /> <br /> « Au nom du Colonel, des officiers, sous-officiers et soldats du 149, je viens vous apporter au sous-lieutenant Valdenaire les adieux émus de tous ceux qui l’ont connu.<br /> <br /> Il était l’un des plus jeunes parmi les officiers du régiment ; il en était cependant un des plus brillants.<br /> <br /> Étudiant droit, il semblait destiné, après avoir fait des études brillamment commencées, à n’avoir qu’à occuper une situation que la sollicitude paternelle lui avait préparée. La guerre est venue briser ses projets.<br /> <br /> Appelé de la classe 1916, il se fit remarquer dès son arrivée au dépôt par sa vive intelligence et fut choisi comme élève-aspirant. Il suivit les cours de Saint-Cyr, et nommé aspirant, il partit aussitôt pour le front.<br /> <br /> Vous l’avez vu arriver au régiment plein d’ardeur, de courage et se dépenser ensuite sans compter pour assurer son service. Vous l’avez vu surtout au moment des attaques à Soyécourt, à la Malmaison, se prodiguer sans souci du danger. Sa conduite particulièrement brillante à ce dernier combat lui a valu d’être promu sous-lieutenant et de prendre le commandement du peloton de 37. Il sut, dans les Vosges, dans l’Aisne, comme en Champagne rendre les plus précieux services, grâce à son courage et à son désir ardent de lutter avec ténacité contre l’ennemi. Il fut deux fois cités.<br /> <br /> Le 15 juillet, lorsque l’offensive attendue se déclencha, il sortit de la tranchée pour se rendre compte de la progression ennemie, afin de prendre les dispositions les plus favorables pour régler le tir de ses pièces ; debout sur le parapet, malgré l’intensité inouïe du barrage roulant qui précédait l’infanterie allemande, il fut touché à la tête par un éclat d’obus et tomba frappé mortellement.<br /> <br /> Inclinons-nous bien bas devant cette tombe qui va se refermer.<br /> <br /> Le sous-lieutenant Valdenaire avait une de ces âmes d’élite, une de ces âmes de héros qui nous ont valu de faire subir à l’ennemi un échec complet. Il a droit à la reconnaissance de son pays. Adressons en pensée à sa famille si cruellement éprouvée l’expression de notre vive et profonde sympathie.<br /> <br /> Sous-lieutenant Valdenaire, recevez l’hommage de nos regrets profonds. Aimé et estimé de tous, votre souvenir restera parmi nous et votre nom sera inscrit sur le livre d’or du 149e RI.<br /> <br /> C’est bien, et c’est exact.
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  • Ce blog a pour but de faire revivre les soldats de la grande guerre de 1914 à 1918 au sein de la 43e Division d'infanterie en partant des quelques informations de mon grand père SURIG Frédéric. Les combats, la capture, la vie dans une usine d'armement.
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