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La 43e Division d'Infanterie dans la grande guerre
28 juin 2016

Les renforts de 1918 : les exemptés et les commissions de réforme. Exemples du 81e RI au 149e RI Partie 2

Voici un exemple du travail des commissions de réforme pour pallier au manque de soldats à la fin de la guerre.

Les 9 soldats (dont 8 abordés dans cet articles) arrivés au 149e RI le 30 Avril 1918 en provenance du 81e RI passent par les commissions de réforme.

GALIBERTLouis est né le 8 Février 1886 à Vabre dans le Tarn. Cultivateur, il est exempté pour deux pathologies chroniques sans gravité importante. Maintenu exempté le 7 décembre 1914, il est classé service armé par la commission du 23 Mars 1917 suite à la loi du 20 Février 1917. GALIBERT Intègre le 153e RI le 22 Mai 1917. Après un bref passage au 81e RI de Janvier à fin Avril 1918, Louis est versé au 149e RI le 30 Avril 1918. Intoxiqué par ypérite le 31 Juillet 1918 il est évacué et décède le jour même à l'âge de 32 ans.

JARRIGION Pierre cultivateur, est né le 25 Avril 1885 à Chaulhac en Lozère. Exempté de service en 1905 pour une pathologie vasculaire, il est aussi exempté le 9 Décembre 1914, et comme les autres soldats il est classé service armé le 3 Avril 1917 et est incorporé le 23 Mai 1917 au 142e RI. Il suit le parcours de formation des jeunes hommes de la classe 18 et est envoyé au 81e RI le 30 Décembre 1917 pour finir son instruction. Arrivé le 30 Avril 1918 au 149e RI, il est fait prisonnier le 29 Mai 1918 à Branges dans l'Aisne. Durant sa captivité JARRIGION contracte une broncho-pneumonie et il est évacué le 10 Janvier 1919 sur l'Ambulance 3/22. Le 20 Mars 1919 il entre à l'hôpital de Clermont-Ferrand où l'on diagnostique une tuberculose pulmonaire. Malgré les soins prodigués il meurt à l'hôpital deux mois plus tard le 21 Juin 1919.

Ce dernier cas, nous montre qu'un certain nombre de soldats mourront en captivité même si cette captivité est intervenue tardivement. Il est à rappelé, que l'Allemagne subit un blocus de la part des Alliés et qu'elle a du mal à nourrir sa population, et les prisonniers en ont  souffert eux aussi. JARRIGION a dû être fragilisé et sa tuberculose a pu se développer de manière beaucoup plus rapide.

JARRIGION est déclaré mort pour la France à juste titre même si son temps au combat n'a duré que quelques semaines voire quelques jours si nous prenons comme base un soldat de la classe 18 étudié précédemment.

Pour POUDADE Michel, né le 15 mai 1878 dans les Pyrénées Orientales, la raison de l'exemption est la petite taille. Il mesure 1m48 rectifié à 1m45. A ce titre il est exempté jusqu'en 1917. Comme les précédents, il suit le même parcours. Arrivé au 149e RI le 30 Avril, il est tué le 28 Mai 1918 à Arcy-Sainte-Restitue. POUDADE a 40 ans.

Trois autres cas du fait du motif d'exemption ne seront appelé que par leur prénom : Jean, Joseph du Tarn et Joseph de l'Aveyron.

Jean né en 1880 dans le Département de l'Aude, a été exempté en 1901 pour idiotie ! Maintenu exempté le 15 Décembre 1914, à 37 ans il est finalement classé service armée le 27 Mars 1917 suite à la loi Mourier. Incorporé au 143e RI puis au 81e RI le 30 Décembre 1917, Jean arrive au 149e RI avec ses camarades le 30 Avril 1918. Il est noté disparu le 28 Mai au nord de Cuiry-housse dans l'Aisne. Présumé prisonnier il est interné au camp de Friedrichfield et rapatrié le 2 Janvier 1919. Passé par le dépot du 143e RI le 3 Février 1919, il est rapidement démobilisé le 6 Février.

Quand à Joseph du Tarn, métayer et né en 1883 dans le Tarn, il est d'abord classé comme bon par le conseil de révision. Ce n'est qu'une fois arrivé au 143e RI le 16 Novembre 1904 que l'on se rend compte de ses difficultés. Il est alors rapidement réformé n°2 par la commission spéciale d'Albi le 7 Janvier 1905 pour "imbécillité". Il est noté : "n'a pas se justifier n'ayant pas eu de temps de présence sous les drapeaux." 

Dix ans plus tard, il est maintenu dans sa position de réformé le 19 Décembre 1914 pour débilité mentale. Enfin survient les commissions de réforme faisant suite à la loi Mourier. Rappelé sous les drapeaux, Joseph arrive le 22 Mai 1917 au 15e RI. Même parcours que les autres, 81e RI le 14 Janvier 1918 et 149e RI le 30 Avril 1918. Il participe aux combats du 149e RI et tombe le 28 Septembre 1918 à 4 heures environ dans la Marne près de Sommes-Py.

Joseph de l'Aveyron, cultivateur et né en 1882, est lui exempté pour infantilisme. Ce qui n'empêche pas son affectation servvice armée le 22 Mai 1917 suite à la commission de réforme. Joseph se retrouve au 122e RI, puis passage au 81e RI et 149e RI le 30 Avril 1918. Il est tué dans le secteur d'Orfeuil le 13 Octobre 1918.

Enfin GRANIER Fernand, biscuiter né le 11 Décembre 1891 dans l'Hérault et atteint d'une pathologie cardiaque suite la même parcours en démarrant au 153e RI, puis au 81e RI et aboutir au 149e RI le 30 Avril 1918. Fait prisonnier comme Joseph un jour plus tard, Fernand est rapatrié le 4 décembre 1918. Passé au 96e RI, il est classé service auxiliaire pour "insuffisance mitrale bien compensée chez un rapatrié réformé d'avant guerre" par la commission de réforme de Béziers du 6 Mars 1919.  Il reste en service auxiliaire et passera à la 16e section COA (commis Ouvrier d'Administration) jusqu'en Juin 1920.

Par rapport à Joseph, GRANIER Fernand n'est pas démobilisé immédiatement. Il poursuit son service dans un poste aménagé pendant encore 18 mois.

 Les huit cas sont âgés au moment de leur arrivé au front en 1918, de 27 ans pour le plus jeune, et de 32 et 40 ans pour les autres, s'approchant de l'armée territoriale. Le Neuvième cas non rapporté est âgé de 33 ans en 1918 et a suivi un parcours comparable aux autres.

Avec trois soldats, nous avons vu les cas de déficiences intellectuelles récupérées par les effets de la loi Mourier pour combler le déficit de troupes en ce printemps 1918 si difficile pour les armées Françaises. A chacun de juger si moralement il fallait les envoyer au front.

Sources :

JMO 81e RI

Archives départementales des Pyrénées Orientales, de la Lozère, du Tarn, de l'Aude et de l'Hérault.

Site CICR première guerre mondiale.

Site Mémoire des hommes

 

 

 

 

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La 43e Division d'Infanterie dans la grande guerre
  • Ce blog a pour but de faire revivre les soldats de la grande guerre de 1914 à 1918 au sein de la 43e Division d'infanterie en partant des quelques informations de mon grand père SURIG Frédéric. Les combats, la capture, la vie dans une usine d'armement.
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