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La 43e Division d'Infanterie dans la grande guerre
4 avril 2016

Trois soldats de Saône et Loire, trois destins différents le 15 Juillet 1918

La première évocation du parcours de soldats reprendra cette date du 15 Juillet 1918.

La 43e Division d'infanterie est en première ligne et le 149e RI sait depuis peu de temps qu'une offensive majeure aura lieu au matin du 15 Juillet 1918.

Parmi les soldats en position ce matin-là se trouvent Guinot Pierre, Grivaud Lucien et Giroz Émile tous âgés de 22 ans et tous originaire de Saône et Loire.

Voici ci-dessous une partie de leur histoire marquée par ce 15 Juillet 1918  :

Guinot Pierre est né à Breuil le 3 Mai 1896 où il réside avec ses parents depuis sa naissance. Son père Antoine, âgé de 51 ans en 1915 est manouvrier aux usines Schneider tout comme Pierre. Tout le monde ou presque travaille aux usines d'armement Schneider au Breuil. Genevois Jeanne sa mère, est âgée de 43 ans lorsque Pierre quitte la commune et rejoindre le 149e régiment d'Infanterie le 13 Avril 1915. Il est leur fils unique. Assez grand, 1m 71, de cheveux châtains et aux yeux marrons. Il sait lire et écrire.

Il y retrouve Grivaud Lucien de 4 mois son cadet. Celui-ci réside à Saint Florentin dans l'Yonne. Son père Jean-Baptiste est âgé de 31 ans quand Lucien voit le jour à Monceau-Les-Mines. Sa mère née Jeanne Lambert est décédée depuis peu lorsqu'il est appelé. Son père marqueur à la mine de Blanzy, habite avec sa fille de 16 ans Marie Alice à Sanvignes-Les-Mines.

Le même jour arrive Giroz Émile jeune homme venu du Creusot où il réside et où il est né. Il est le plus âgé des trois et aura 19 ans dans trois jours. Son père Charles et sa mère né Despierres Marie se sont mariés à Montcenis. Émile vient d'une famille de mineur du côté de son père. Charles est venu s'installer avec sa famille Rue Bourdon au Creusot où il est devenu plombier aux usines Schneider. Sa sœur aînée Alice âgée de 24 ans et son petit frère François né en 1898 encore au domicile familial seront présents lors de son départ pour le front. Ils ne le savent pas encore mais la guerre perdurant François sera mobilisé en Avril 1917 et fera campagne en 1918 au 1er régiment du Génie.

La guerre a débuté il y a 9 mois et le front s'est stabilisé lorsque les trois jeunes hommes se présentent au dépôt du 149e régiment. 

Leurs métiers, Ferblantier pour Lucien Grivaud, tourneur sur métaux pour Pierre Guinot et Chaudronnier pour Émile Giroz révèlent une région industrielle et minière où les usines Schneider dominent.

Tous les trois après une période de formation militaire qui dure jusqu'au 23 Novembre 1915 rejoignent les armées pour parfaire leur instruction. Ils feront toutes les campagnes de 1916 et de 1917 du 149e Régiment d'infanterie.

Pierre Guinot de la 5ème compagnie est nommé caporal le 1er Mars 1918. Grivaud Lucien fait partie de la Compagnie Hors Rang en tant que téléphoniste.

Lors de l'assaut victorieux de la 43e Division d'infanterie du 23 Octobre 1917 Pierre Guinot a reçu une citation :

« Soldat d'une grande bravoure s'est particulièrement fait remarquer à l’attaque du 23 Octobre 1917 comme nettoyeur de tranchées, puis se trouvent en présence d'une position fortement organisée munie d'une mitrailleuse, s'est emparé d'un fusil mitrailleur avec lequel il réduisit au silence les pièces ennemies. »

Après une accalmie dans les Vosges puis dans la forêt de Compiègne à Royalleu le 149e Régiment d'infanterie est de nouveau engagé en 1918 . Le 27 Mai le front ayant été percé, il se retrouve en première ligne face au déferlement des Allemands. Des combats retardateurs où beaucoup de soldats de la division furent tués ou faits prisonniers les trois hommes s'en sortirent sans blessure et réussirent à suivre la retraite.

Pierre Guinot est même cité deux fois pour les mêmes combats : «  s'est distingué pendant les combats des 28 et 29 Mai 1918 par son entrain et sa belle conduite au feu. N'a pas hésité à demeurer sous un violent bombardement pour transporter l'un de ses camarades blessé.

Et une citation à l'ordre de l'armée : « Modèle de bravoure et de dévouement s'est distingué par son courage et sa belle conduite au feu durant tous les engagements. Sous un violent bombardement a transporté un de ses hommes grièvement blessé pour éviter qu'il tombât aux mains de l'ennemi. »

Ce 15 Juillet 1918 à 4h la chance s'arrêta pour Pierre qui se trouve au Trou Bricot à côté de Perthes les Hurlus lorsqu'il est tué d'une balle à la tête. Se retrouvant encore une fois face aux assauts des Allemands Pierre n'a pas voulu être fait prisonnier et a résisté jusqu'au bout.

Il reçu pour cet acte une dernière citation : « S'est admirablement conduit à la bataille de Champagne du 15 Juillet 1918. A donné à tous un bel exemple d'énergie et de froide résolution. Tué en tentant de se dégager des mains de l'ennemi.

Pour Lucien Grivaud la situation était encore plus difficile. Placé aux avant-postes, il devait informer le régiment de la progression ennemi. A priori il se trouvait dan une position de sacrifice, les Allemands n'ayant pas réussi à enfoncer le front. Il sera fait prisonnier ce 15 Juillet 1918.

Cité à l'ordre du régiment : Téléphoniste faisant partie d'une compagnie chargée d'une mission spéciale lors de l'attaque du 15 Juillet 1918 en Champagne, a assuré son service avec courage jusqu'au moment où l'ennemi submergeant la position, il fut capturé à son poste. A eu la présence d'esprit de détruire son matériel avant d'être pris. »

Quand à Émile Giroz, il réussit à passer ce 15 juillet sans être blessé ni capturé. Il est cité par la 43e Division : « A ravitaillé sa section en munitions malgré la violence du bombardement. Il participera à la reconquête du nord Est de la France et se trouvera avec le 149e régiment d'infanterie lorsque l'armistice sonne.

Lucien Grivaud fut donc fait prisonnier et interné à Giessen. Il fut rapatrié le 9 Décembre 1918. N'ayant pas terminé ses trois années de service militaire malgré son temps au front et ses quatre mois et demi emprisonné, Lucien Grivaud se retrouva à la 8e section de COA, Commis et Ouvriers d'Administration du 28 Janvier 1919 au 20 Septembre 1919 date de sa démobilisation.

Émile Giroz fut démobilisé quelques jours plus tard le 23 Septembre 1919 par le dépôt du 29e régiment d'infanterie. Il se retira au Creusot rue Bourdon. Il devient employé de Banque en 1925 et gravit les échelons jusqu'à devenir Directeur de Banque en 1937 dans le 14ème arrondissement de Paris où il réside. En 1940 il fut affecté au dépôt COA Comis des Ouvriers d'Administration pendant 3 semaines du 8 Février au 1er Mars 1940 et fut démobilisé à Perpignan. Émile décédera à Paris le 24 Juin 1968 à l'âge de 72 ans.

Lucien s'installa à Monceaux les Mines au numéro 2 de la rue de la Tour en tant que chaudronnier en cuivre le 22 Septembre 1919.

En 1925 il devient entrepreneur zingueur puis en1937 entrepreneur en chauffage central. En 1939 il est affecté au personnel de renforcement des usines Schneider au Creusot en vu de la future guerre qui se prépare.

Lucien Grivaud décédera à Sanvignes-les-Mines le 15 Juillet 1954 à l'âge de 58 ans, 46 ans jour pour jour après sa capture sur le front de Champagne.

Sources :

Archives départementales de Saône et Loire.

http://www.archives71.fr/article.php?larub=29#

1914-1918PRISONNIERS DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE. LES ARCHIVES HISTORIQUES DU CICR

http://grandeguerre.icrc.org/fr

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Commentaires
La 43e Division d'Infanterie dans la grande guerre
  • Ce blog a pour but de faire revivre les soldats de la grande guerre de 1914 à 1918 au sein de la 43e Division d'infanterie en partant des quelques informations de mon grand père SURIG Frédéric. Les combats, la capture, la vie dans une usine d'armement.
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